lundi 29 mai 2017

Une collaboration avec l'artiste flamand Philippe José Tonnard

Les mots et les images font bon ménage, une fois de plus, mes mots, et ceux de quelques auteurs flamands, qui accompagnent deux cents œuvres de l'artiste gantois Philippe José Tonnard, rassemblées dans son livre De dieren vinden het goed. En français : Les animaux trouvent ça bien.
Ils font bon ménage, et le fait que les mots soient français et flamands ne change rien à l'affaire. Au contraire, ils font figure de résistants dans notre petit pays déchiré par une frontière linguistique qui le traverse de part en part, comme elle traverse aussi pas mal d'esprits chagrins, mais ceci est une autre histoire. Il n'y a que les images qui franchissent impunément toutes les frontières linguistiques du monde, et celles créées par Philippe José Tonnard en apportent une nouvelle preuve.
Les images de Philippe José Tonnard font, elles aussi, de la résistance. Pendant deux ans, l'artiste a développé une série d'œuvres qui explorent la tension entre morale et nature, et plus particulièrement le rapport de l'homme avec les animaux. L'idée est née d'un objet industriel, la boîte à tartines SMASKA de IKEA. L'artiste a fait subir à ces « animaux-boîtes repas » un traitement proche de celui auquel les animaux peuvent s’attendre au cours de leur existence au milieu des hommes.
Pour ce livre, j'ai écrit une sorte de conte : Au milieu du supermarché, un petit chien jaune en plastique rêve de parents qui sifflotent.
Les autres textes sont écrits par des auteurs flamands : Stijn Vermeire, Leon Riekwell, Daniël Vanheirzeele, Charley et Ph José Tonnard himself. Tous les textes existent dans les deux langues.

Philippe José Tonnard est également musicien. Il a créé le groupe de rock primitif ou post punk second ou troisième degré, voire plus, Orange Pendek.

Le livre a été édité par Thinkers Publishing, en édition limitée et signée par l'artiste. Un tirage en édition courante est prévu.
Pour plus de détails sur l'artiste, ses œuvres, ses performances, et ce livre voir son site

samedi 13 février 2016

Ti Frere, 26 ans plus tard



26 ans se sont écoulés depuis la parution de ce numéro du magazine mauricien Week-End Scope, avec le grand ségatier Ti Frere en couverture, à l'occasion de l'enregistrement du CD "Hommage à Ti Frere" par Ocora Radio-France. L'hebdomadaire était né une semaine auparavant: belle manière d'inaugurer un magazine en orchestrant le sauvetage de la musique de ce grand artiste. Le cd est hélas épuisé, mais une réédition n'est pas exclue...
Pour marquer les 25 ans de cet événement, voici deux articles. Le premier évoque cette grande aventure; le second, que j'ai rédigé, est une modeste réflexion sur ce que peut représenter Ti Frere aujourd'hui pour les jeunes générations, ainsi qu'un appel à une nouveau sauvetage. Ti Frere en ligne, forever... Il a été publié dans Weekend Scope, ainsi que sur le site réunionnais 7 lames-la-mer.

http://www.lemauricien.com/article/lucien-putz-celui-qui-sauva-la-memoire-ti-frer

http://www.7lameslamer.net/ti-frere-forever-aussi-pour-les-1119.html

jeudi 16 juillet 2015

Strange fruit, chanté par Billie Holiday devient un chant créole: "In fruit étrange" et... cherche chanteuse


Le temps est au blues et aux fruits étranges de l'austérité. Est-ce un hasard si ma dernière chronique musicale sur Blog à part, intitulée Le blues, le capitalisme, et Alan Lomax, le passeur, était consacrée au blues?

La Grèce vient de capituler face aux diktats de l'Allemagne, et j'ai le blues. Quant à mon chronique sur le blues du Mississippi, né dans les champs de canne du Sud des Etats-Unis, il a voyagé, allégé et adapté pour d'autres cieux et d'autres champs de canne, ceux de l'Île Maurice et de la Réunion. L'article a été publié dans le magazine mauricien Week-End Scope, ainsi que sur le site du quotidien Le Mauricien. Il est également paru, grâce à Nathalie Valentine Legros, sur le site réunionnais 7 lames la mer. J'y évoque la chanson Strange fruit, chef-d’œuvre créé par Billie Holiday en 1939. Si j'en reparle ici, ce n'est pas seulement parce que j'ai le blues, mais parce que la puissance de cette chanson est telle que sa simple évocation dans l'article libère, aujourd'hui encore, des énergies. Il y a d'abord un événement qu'on pourrait qualifier d'historique, à l'échelle du cheminement, déjà long, de cette chanson : il existe désormais une version en créole de Strange fruit ! Elle vient en effet d'être traduite par Jean-Claude Legros et s'intitule, évidemment In fruit étrange. Il ne manque plus que la chanteuse...

Par ailleurs, Nathalie Valentine Legros vient d'écrire un bel article sur l'histoire de cette chanson. J'y apprends l'existence d'étranges et douloureuses connexions: entre Abel Meeropol, le compositeur de Strange fruit et les époux Rosenberg, assassinés par l'in-Justice américaine. Extrait de l'article (disponible ci-dessous) : "Le 19 juin 1953, les époux Rosenberg, Ethel et Julius, condamnés à mort pour espionnage, sont exécutés sur la chaise électrique, dans la... prison de Sing Sing. Ils laissent derrière eux, deux petits garçons orphelins : Robert et Michaël, 6 et 10 ans. Abel et Anne Meeropol les recueillent et l’adoption est officialisée en 1957."
Est-ce déplacé de penser à cette chanson qui évoque les lynchages dans le Sud des USA, à propos des diktats allemands et européens qui acculent la Grèce et les Grecs à une insoutenable austérité, voire à la misère pour beaucoup, sans espoir d'embellie avant longtemps, alors que le peuple (le peuple, pas les anciens gouvernements ni les banques ni... Goldman-Sachs) grec n'est en rien responsable de cette situation. Bien sûr, personne n'a encore été exécuté ou lynché en Europe. Mais comment appeler les nombreux suicidés en Grèce, et les malades qui meurent, faute de pouvoir se soigner correctement ?


Des fruits étranges et douloureux poussent un peu partout sur notre planète ces jours-ci...

Voici les liens, d'abord vers l’article original, puis vers l'article allégé et adapté, et enfin vers l'article de Nathalie Valentine Legros, dans lequel se trouve aussi la traduction en créole de la chanson, ainsi que les vidéos de Billie Holiday, et d'autres versions de la chanson.

Et l'appel est lancé : chanson cherche chanteuse ! In fruit étrange cherche chanteuse réunionnaise ou mauricienne pour continuer son voyage !

http://www.blog-a-part.eu/le-blues-le-capitalisme-et-alan-lomax-le-passeur/

http://www.lemauricien.com/article/lucien-putz-celui-qui-sauva-ti-frer-l-oubli-sega-l-ile-maurice-et-blues-du-mississippi-les-d

http://7lameslamer.net/l-etrange-histoire-d-une-chanson-1441.html

Je termine par un extrait de mon roman Les tambours de Louis, où j'évoque la grande chanteuse

(…) et la grande Billie, emprisonnée, interdite, relâchée, réinculpée sur son lit de mort, élégante, éblouissante sous les projecteurs, chantant du haut de la scène pour ceux qui tiennent le haut du pavé, Billie qu’on n’hésitera pas à renvoyer dans le caniveau pour abus de plaisirs, alors que le plaisir qu’elle distille est autrement subversif – son chant n’aurait-il pas été la véritable raison de son internement, la drogue n’en ayant été que le prétexte, l’alibi légal : cette façon de tordre, de s’accaparer la langue officielle des États-Unis, de briser les mots de l’Amérique puritaine, de les habiller des atours de l’amour, ou plutôt de les déshabiller, de les lécher, de les mordre, de rappeler aussi la tragédie, les tragédies, vieille nounou de deux cents ans à la voix presque éteinte qui n’en finit pas de raconter l’ancienne douleur, cette façon de rire aussi, de tourner en dérision, de casser les coquilles des mots et des notes pour en évacuer les vulgaires certitudes, de distiller ce poison sur les ondes, sur les plus grandes scènes, le danger réel n’était-il pas là ? (p. 116)

samedi 29 mars 2014

Le guitariste Fabien Degryse, le batteur Luc Vanden Bossche et le Grand Asile toujours prêts à faire résonner "Les tambours de Louis" sur scène!

Après le succès de "Syncopes", spectacle tiré de mon roman "Les tambours de Louis", présenté par la compagnie du Grand Asile, cette fois à  la Médiathèque de Longwy, en Lorraine française, je lance un double appel aux organisateurs de tous poils (jazz, littérature, théâtre, écoles).
En tant qu'auteur, j'ai la chance inouïe de pouvoir proposer deux versions différentes de mon roman, jouées par des comédiens et des musiciens. Une chance d'autant plus inouïe que les deux versions ont toutes deux été hautement appréciées par le public et par la critique, quand celle-ci était présente.

La première version, c'est "Syncopes", spectacle coup-de poing, théâtral et musical, par les comédiens et musiciens de la Compagnie "Le Grand Asile". Voir sur ce blog, dans les libellés: " Le spectacle Syncopes", les publications du 4 décembre 2010 et du 30 janvier 2011 (oui, oui, ça fait un bout de temps... mais l'aventure continue).
La seconde version est une lecture puissante, finement musclée et ciselée, d'extraits du roman, par les comédiens des Brigades d'Interventions Poétiques, la chorégraphe, anthropologue de la danse et auteure Joannah Pinxteren, accompagnés, soutenus, portés par deux musiciens exceptionnels: le batteur Luc Vanden Bossche et le guitariste Fabien Degryse, qu'il est inutile de présenter aux amateurs de jazz; quant aux autres... ben un clic sur Google, ou un coup d’œil sur ce blog, à la date du 5 septembre 2012, un article écrit après la soirée du Jazz club de Mazy.
Mais tout ça ne sont que des mots.... je vous invite à regarder cette courte vidéo, qui vous donnera une idée de l'ambiance qui régna ce soir-là au club de Mazy et de la qualité de la représentation. Et que nous aimerions tous reproduire dans d'autres lieux...  Pour la visionner, copiez-collez ce lien dans votre navigateur:  http://youtu.be/QiMyyywAYUk
Ou bien vous allez sur le site Youtube, puis rechercher "Syncopes" par les Brigades d'Interventions Poétiques.

Représentation de "Syncopes", à la Médiathèque de Longwy, toujours aussi magnifique, toujours aussi applaudie !

Une nouvelle fois, je tiens à remercier et à féliciter les comédiens et techniciens, et bien sûr, Aïcha, qui assure la mise en scène, pour la splendide représentation de "Syncopes" à la Médiathèque de Longwy, ce vendredi 14 mars. Splendide, visuellement et émotionnellement, le courant est passé, tout au long du spectacle, avec le public. Moi qui ai vu "Syncopes" à plusieurs reprises, je dirais que quelque chose s'est encore ajouté, à Longwy, quelque chose comme de la maturité, une assurance, une sérénité de comédien, jusque dans les scènes les moins sereines, et Dieu sait s'il y en a, des scènes pas sereines... l'enfance de Louis, la guerre 40-45, la guerre de Corée, le travail en usine ne sont pas vraiment des havres de sérénité, ni d'ailleurs l'accordéon, ou la batterie, étudiée chez Kenny Clarke : la sérénité, la paix intérieure, ça s'arrache, ça se mérite, ça se gagne, parfois à la force du poignet, à la force des deux poings, que ce soit après un bal, sur un ring de boxe, un champ de bataille en Corée - poings refermés sur une arme - ou derrière une batterie, doigts fins en éveil contrôlant deux baguettes de bois...
The show went on... le lendemain, avec le Total Trio de Luciano Pagliarini. Magnifique retour, puissance absolue, finesse radicale... En phase avec les photos de Jos Knaepen. Voir l'article précédent.
Mes remerciements vont aussi aux responsables de la Médiathèque de Longwy, et plus particulièrement à Lucile Dupuich. Photo de Virginie Malik. Plus de photos sur facebook.

lundi 10 mars 2014

Spectacle (Syncopes), conférence (moi), concert (Luciano Pagliarini) et expo (Jos Knaepen) à Longwy les 14 et 15 mars

Il se passe des choses ces temps-ci à la Médiathèque de Longwy, en Lorraine française... Rien de moins que

le spectacle "Syncopes",

tiré de mon roman "Les tambours de Louis", par la Compagnie du Grand Asile (voir présentation et critiques sur ce blog) le vendredi 14 mars à 20 h

Conférence : Le jazz, musique de résistance, de l'Amérique à la Gaume par Lucien Putz  (conférence illustrée et en musique par le Total Trio de Luciano Pagliarini), le samedi 15 mars à 15h30, suivi du...
Concert de Total Trio  : le grand retour de Luciano Pagliarini 
Les membres du Total Trio : Luciano Pagliarini, saxes ; Jean-François Charbonnier, tuba ; Misch Feinen, batterie, percussions accompagnés à la guitare par Ferd Pavamt, après avoir illustré la conférence par quelques notes de jazz, remonteront sur scène pour un concert événement.
le samedi 15 mars à 17h30, après la conférence

Exposition : L’odyssée du Jazz     du 7 au 26 mars
Des premiers esclaves africains jusqu’aux fulgurances électriques d’aujourd’hui : cette fresque est une invitation au voyage dans la grande saga des musiciens afro-américains.
Exposition : Photographies de Jos Knaepen du 7 au 26 mars


Parcourant les concerts de jazz de par le monde depuis près de quarante ans, le photographe professionnel belge Jos Knaepen a acquis une renommée internationale, en travaillant notamment pour le magazine américain Downbeat. Il nous fait l’honneur d’exposer un beau panorama de son travail photographique, visible dans la salle d’exposition. 
 


Adresse: Avenue de l'Aviation, Longwy, France

mardi 17 septembre 2013

La sacoche de l'architecte


Oui, après des Tambours, et une Lettre, voici qu'arrive un troisième objet incongru, une Sacoche. Notez que ces trois objets font en général partie des attributs du crieur public (voir la photo ci-dessous, du 6 septembre 2012, même si celui-là n'a pas de sacoche).

Crions donc, publiquement, et oyez... un nouveau livre sort ces jours-ci, une série de dessins extraits de la sacoche d'un architecte, assortis d'un texte, une sorte de conte, l'histoire d'une plume, d'une main, d'un homme.
Ce livre est le fruit d'une collaboration entre Gérard Dutry, dessinateur, peintre, professeur, architecte, fondateur et co-animateur de l'Atelier de Dessin de Louvain-La-Neuve, et moi-même. Ce n'est pas la première fois que les dessins de Gérard croisent les textes de Lucien (moi), puisque Gérard est l'auteur des dessins de couverture de mon roman (Les tambours de Louis) et du pamphlet (Lettre ouverte aux femmes et hommes politiques). Ils en deviendraient presque une marque de fabrique... L'histoire de cette collaboration a déjà fait l'objet de publications sur le blog, voir dans les libellés, à gauche.

Mais cette fois, c'est différent, ce serait plutôt l'inverse, un texte qui servirait de couverture aux dessins... tel un espion, le dessin aurait donc besoin d'une couverture?

Mais non, mais non, les dessins sont lumineux, ils n'ont rien à cacher, et tout à montrer. Voici donc un bel objet, ce livre, quinze dessins tirés d'une série de quarante, intitulée Faux traité de géométrie. Le texte les accompagne, simplement, page par page, et raconte l'histoire d'un ...architecte. Ne croyez pas un mot de ce que vous lirez, même si tout est vrai...

Le livre, publié chez Eranthis, a été présenté à l'occasion des trente ans de l'Atelier de Dessin de Louvain-La-Neuve. Trois jours de rencontres, et l'exposition de trente dessins de la série, en septembre 2013.
Pour avoir un aperçu du livre, cliquez sur le lien, puis sur l'onglet "Google aperçu"
http://www.i6doc.com/fr/livre/?GCOI=28001100999800&fa=author&person_id=17670
Pour l'Atelier de Dessin: http://www.dessinlaneuve.be