dimanche 30 janvier 2011

Après le spectacle "Syncopes": l'avis et le témoignage de Jean-Luc Geoffroy


Jean-Luc Geoffroy est responsable du Service du Livre Luxembourgeois, écrivain, poète, auteur de plusieurs ouvrages, dont Miserrances (Luce Wilquin), photographe amateur et ... ventriloque, magicien et sculpteur sur ballon(sic). Musicien amateur, il a eu l'occasion de bénéficier des conseils de Louis le musicien, Louis l'homme, le vrai, devenu le personnage de mon roman. Comme tous ceux qui l'ont connu, il en a gardé un souvenir ému et reconnaissant jusqu'à aujourd'hui. Il a vu le spectacle Syncopes et a tenu à apporter son témoignage et à exprimer son opinion. Jean-Luc Geoffroy a un site. Pour le visiter, cliquez sur le titre.

Voici son texte:

Au commencement, il y avait la musique. J’étais jeune. Moins de 20 ans. Un éducateur de l’Athénée où j’étudiais me pousse vers le conservatoire, puis m’amène près d’un de ses copains, batteur de son état. Un type hors normes. On «fait» du jazz. Louis ne laisse rien passer. Il sait toujours qui fait la floche. Sans complaisance, sans agressivité, il le dit. Son but n’est que le progrès de chacun pour la musique de tous. Au fil des anecdotes, on apprend des bribes de sa vie. Ses leçons chez Kenny Clarke, la Corée... Études supérieures, service militaire, mariage... la musique me quitte peu à peu, dans son exécution en tout cas. Boulot, promotion du livre. Trente-cinq ans plus tard, je reçois le courriel d’un inconnu, Lucien Putz, qui, originaire d’Arlon, me dit qu’il publie un roman relatant la vie d'un musicien de Gaume au parcours peu commun et me demande si mon service peut assurer une promo. Réaction pauvre : je me dis que c’est encore une bio de Mozart ou de Wagner, et que c’est bien triste d’encombrer des rayons avec des nouveaux bouquins qui n’apprennent rien à propos de gens dont on a tout dit. Deuxième message. Lisez la 4e de couverture sur le blog suivant. J’y vais. L’œil scanne avant de lire. Le nom de Kenny Clarke ressort comme une enseigne au néon. Je lis. Mais c’est mon Louis, ça! Lecture goulue, contact avec Lucien qui deviendra vite un ami. Le livre arrive, je dévore. Invitation à Athus, Centre culturel, pour une présentation avec intervention d’une Brigade poétique. Le mot «brigade» me gène. Les lectures sont bien choisies, bien faites. Pas regretté ma soirée. Plus tard, alors que Les tambours de Louis vivent à travers presse et lecteurs, je reçois une invitation pour une séance de travail public sur ce livre. Un spectacle... Bellefontaine. On nous avertit que le spectacle est en construction (un peu à la manière de certains sites internet...) À travers des comédiens du théâtre action (La Compagnie du Grand Asile), Louis passe la soirée devant moi, à me raconter sa vie. Je dis me raconter sa vie parce que ces membres d’un asile hors du commun ont effacé le monde qui m’entoure. Je suis seul avec Louis, sa mère, son frère, sa sœur, le père... Au sortir de cette succession de scènes, j’ai du mal de parler. Et je dis à Aïcha mon émotion, comment Louis, à travers les corps d’un groupe de jeunes gens passionnés, a pris toute sa consistance à mes yeux, à mon cœur. À Tintigny, je vais voir le «produit fini». L’émotion est toujours là, intense. La soirée se passe sans le moindre temps mort. Louis est un être alambiqué, sa vie est riche en rebondissements. Le spectacle aussi. Fidèle à l’œuvre de Lucien. Les scènes fusent, comme fusaient les traits d’humour de Louis quand je l’ai connu. Mon émotion, ma douleur, c’est d’avoir appris la souffrance de l’homme, mon bonheur, c’est d’avoir appris à mieux le connaître. Et je peux affirmer sans honte que je n’ai pas retenu mes larmes, ni à Bellefontaine, ni à Tintigny. Et que le Louis que j’ai retrouvé à travers Lucien puis à travers le Grand Asile, je ne peux que l’aimer plus encore qu’à l’époque où il dirigeait nos répétitions de baguettes de maître. Merci, Louis, de m’avoir fait bénéficier de ta générosité en son temps. Merci, Lucien, de m’avoir rendu ce Louis qui s’effaçait tristement et indûment de ma mémoire. Merci, comédiens du Grand Asile de lui avoir redonné vie à travers ce qui est un hommage de haut vol. Je reverrai Syncopes. Je ne suis pas certain que je n’y retrouverai pas encore des surprises. Je suis certain que les comédiens me feront revivre des émotions intenses. Je sais que je dirai encore merci...

lundi 17 janvier 2011

Les chroniques sur blog à part

Je me laisse aller, allez, non voici mes dernières chroniques parues sur le blog de Vincent Engel, blog à part:
Le carnaval de Sonny Rollins
Le concert de Dave Liebman in the baba au Singel d'Anvers
Han Bennink, le KVS, la pauvreté et les Flamands qu'on aime
Cliquez sur le titre, puis une fois sur le blog, sur Culture/Musique.

Tant que j'y suis, je vous rappelle les autres chroniques déjà parues:

Cinéma Novo (Michel Massot, Marine Horbaczewsky, Tuur Florizoone)
Freedom, Rhythm & Sound, Revolutionary Jazz and the Civil Rights Movement, 1963-1982
Les duos de Joëlle Léandre
The music of Michel Herr
Marc Copland, Alone
Solos et duos de Pierre Van Dormael (avec Hervé Samb)

La root africaine de Guy Le Querrec
Matt Darriau sur le Potemkine
Et, hors catégorie:
Mr Nobody de Jaco Van Dormael: les grandes oeuvres avancent lentement
Bonne lecture !

Et c'est quoi déjà, le blog de Vincent Engel ? C'est ceci:
"Des écrivains, des journalistes, des critiques littéraires et musicaux, venus d'horizons divers, rassemblés par Vincent Engel, pour former une équipe virtuelle, sinon vertueuse, voilà ce que vous propose ce blog à part ! Des coups de gueules, des analyses, des comptes rendus, des sensibilités différentes, mais toujours la même liberté. Chaque auteur assume la pleine responsabilité de ses écrits."